Phosphore #32 du 3 octobre 2025.
© Phosphore #32 du 3 octobre 2025.

Neurosciences : comprendre le cerveau pour mieux apprendre et se concentrer à l’adolescence

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“Flemme, démotivation…” En suivant une lycéenne au moment des révisions, Phosphore, le magazine Bayard Jeunesse des plus de 14 ans, explore les neurosciences de l’apprentissage avec des explications scientifiques et des conseils pratiques pour mieux utiliser son cerveau.

Rôle de la dopamine, concept de plasticité cérébrale, mécanisme de connexion entre neurones, importance de la répétition… Après avoir expliqué les notions scientifiques, le dossier de Phosphore #32 les transforme en conseils pratiques (to-do lists, fiches, méthode des post-it, cartes mentales…) pour aider les lycéens – mais aussi les collégiens et les étudiants – à mieux utiliser leur cerveau. À la clé : efficacité et sérénité. Car apprendre à se motiver, se concentrer, mémoriser et progresser, c’est aussi se donner toutes les chances de vivre ses années lycée sans épuisement ni découragement.

Que se passe-t-il dans ton cerveau quand tu apprends ?

Ton cerveau, tu l’utilises depuis toujours pour mémoriser et progresser. Mais est-ce que tu sais ce qui se passe quand tu découvres un chapitre d’HGGSP ou résous un problème de maths ? 

Tes neurones sont plastiques

Oublie tout de suite les sacs de courses ou les bouteilles de shampoing. Quand on dit que le cerveau est plastique, cela signifie qu’il est malléable et qu’il évolue en permanence. Tu as près de 85 milliards de neurones dans la tête. Chaque neurone est constitué d’un axone, capable d’émettre des signaux, et de dendrites, pour les détecter. 

Lorsqu’un influx nerveux arrive au bout d’un axone, il provoque le relâchement de neurotransmetteurs qui, une fois captés par les dendrites du neurone voisin, permettent son activation. C’est grâce à ce mécanisme que les neurones se connectent les uns aux autres. Tout cela se fait très vite et tout le temps, y compris quand on dort : un neurone est généralement connecté à 10 000 autres ! 

Ton cortex préfrontal sature

Les scientifiques ont constaté qu’il existe une zone, à l’avant du cerveau, qui est particulièrement sollicitée lorsqu’on apprend quelque chose de nouveau. 
Problème : cette zone n’a pas des capacités infinies. Lorsqu’on lui demande trop, elle ne parvient plus à traiter les informations. C’est à ce moment-là que notre corps exige une pause ! La bonne nouvelle, c’est que les neurones sont capables de se connecter sans que le cortex préfrontal n’intervienne. Pour cela, il y a un secret : l’entraînement. 

Ton cerveau fait du vide

Plus les connexions entre neurones sont fréquentes, plus elles se consolident et moins elles nécessitent un travail du cortex préfrontal. Un exercice qui te demandait beaucoup d’efforts te semble alors facile. 
« À l’inverse, notre cerveau est littéralement une machine à oublier, prévient Steve Masson, neuroscientifique. Les connexions qui servent peu sont éliminées pour laisser la place à d’autres, jugées plus utiles. » Un peu comme quand tu tries ton dressing en enlevant les vêtements que tu ne portes plus ! 

Tes neurones peuvent se tromper

Dès que plusieurs neurones se connectent, un chemin est tracé dans ton cerveau. Grâce à cela, les connexions futures iront plus vite. C’est pratique pour gagner du temps, mais cela peut aussi te jouer des tours. Si tu as fait une erreur dans un exercice par exemple, tes neurones auront tendance à emprunter le même chemin et refaire les mêmes erreurs. 

Le cerveau a besoin de temps

Apprendre, ce n’est pas comme appuyer sur le bouton on/off d’une machine. Parfois, des neurones sont connectés entre eux mais tu n’es pas encore capable de faire un exercice ou de partager tes connaissances dans une copie. 
« C’est normal, souligne Steve Masson. Il y a tout un continuum entre le non-apprentissage et l’apprentissage. On peut savoir quelque chose mais ne pas encore être capable de savoir faire l’exercice qui va avec. »

Textes : Claire Le Nestour, extrait du dossier “Comment hacker ton cerveau. Débloque toutes ses fonctionnalités pour gérer au lycée”, à retrouver dans Phosphore #32 du 03 octobre 2025.
 Illustrations : Nikita Castelain