Dispute entre deux amies. L’adolescence, c’est le moment de la vie où on change le plus, et les anciennes amitiés n’y résistent pas toujours. Parfois, le lien s’effiloche. D’autres fois, la rupture est plus brutale…
© Illustration : PrincessH. Okapi n° 1221.

Amitié à l’adolescence : les conseils d’Okapi pour gérer la rupture

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Comme en amour, on peut aussi rompre en amitié. Les raisons sont nombreuses et ça fait généralement mal à l’adolescence, quand les ami(e)s comptent tant. Okapi, le magazine Bayard Jeunesse des collégien(n)es, donne des pistes à nos ados pour comprendre ce qui se passe… et s’en remettre.

Amitiés : pourquoi ça casse ?

L’adolescence, c’est le moment de la vie où on change le plus, et les anciennes amitiés n’y résistent pas toujours. Parfois, le lien s’effiloche. D’autres fois, la rupture est plus brutale…

Vous vous êtes pris la tête…

Embrouilles, trahisons… Il arrive que nos ami(e)s nous déçoivent, et ça fait mal. On peut tenter de réparer les choses, mais parfois, c’est trop tard, et la rupture devient inévitable. Quand les tensions et blessures surpassent les bons moments, il faut savoir lâcher prise. Tourner la page, c’est difficile, mais avec le temps, on comprend qu’un(e) ami(e) qui nous blesse sans regret n’en était peut-être pas un(e).

L’adolescence, c’est le moment de la vie où on change le plus, et les anciennes amitiés n’y résistent pas toujours. Parfois, le lien s’effiloche. D’autres fois, la rupture est plus brutale…

Vous vous êtes éloigné(e)s…

Parfois, c’est un déménagement qui crée la distance. D’autres fois, c’est plus subtil : on change, on grandit et, sans s’en rendre compte, on s’éloigne. Les délires d’avant ne font plus rire, les discussions deviennent moins naturelles… Bref, la magie d’avant disparaît. Ça fait mal, mais c’est normal. Ce qui serait moins normal, ce serait de rester absolument le/la même toute la vie.

Quand une troisième personne s’invite dans un duo amical, elle peut rompre le lien qui s'était créé entre deux ami(e)s.

Une autre personne s’est immiscée dans votre amitié…

Vous étiez deux sur un petit nuage et, soudain, tout bascule. Une troisième personne s’invite dans votre duo amical, perturbant l’équilibre que vous aviez trouvé. Que ce soit un(e) nouvel(le) ami(e), un petit copain ou une petite copine, cette arrivée peut susciter de la jalousie. Il ne sert à rien de lutter pour garder quelqu’un. Si tu sens que ton ami(e) t’échappe, mieux vaut le/la laisser partir. C’est difficile, mais avec le temps, tu comprendras que c’était sûrement pour le mieux.

Quand une troisième personne s'immisce dans un duo amical, elle risque de perturber l'équilibre trouvé par les deux ami(e)s.

Attention aux amitiés trop fusionnelles !

Anne-Laure Buffet, thérapeute : “Quand une amitié est trop fusionnelle, la rupture devient souvent inévitable. On cherche à plaire à l’autre, à aimer ce qu’il/elle aime, à faire des choses qui ne nous correspondent pas… À la longue, cela devient étouffant, et la seule façon de redevenir soi-même, c’est de s’éloigner.”

Rupture amicale : pourquoi ça fait mal… et comment s’en remettre ?

Les chansons, les films et les séries en parlent peu et pourtant, une rupture amicale peut briser le cœur. La bonne nouvelle ? On finit généralement par s’en remettre !

une rupture amicale peut briser le cœur. La bonne nouvelle ? On finit généralement par s’en remettre !

Souffrir comme pour une rupture amoureuse

Avec un(e) ami(e), on se dévoile totalement, on lui confie ce qu’on n’ose dire à personne. On lui montre toutes nos failles, tous nos défauts. Alors, quand il/elle s’éloigne, on a l’impression qu’il/elle emporte une partie de nous, nos secrets, nos “dossiers”. La peur de la trahison peut surgir : et s’il/elle révélait tout aux autres ? Mais surtout, on se retrouve face à un grand vide, un sentiment de solitude profond.

Chagrin d'amour ? Non, rupture amicale… et « ça pique grave ! »

Accepter de faire le deuil de son amitié

Inutile de faire comme si de rien n’était : une rupture amicale, ça fait mal. L’admettre, c’est déjà s’autoriser à aller mieux. Il est important d’en parler, de ne pas garder la douleur pour soi. Une amitié qui se termine, c’est un petit deuil à traverser. Accorde-toi le droit d’être triste avant d’avancer.

Une amitié qui se termine, c’est un petit deuil à traverser.

Laisser la place à de nouvelles amitiés

Quand une amitié prend fin, le vide qu’elle laisse fait place à de nouvelles rencontres. Ce n’est pas parce que tu as perdu un(e) ami(e) que tu n’es pas digne d’en avoir d’autres, au contraire ! Profite de cette rupture pour réfléchir à ce que tu attends de tes prochaines amitiés. Tu verras, bientôt, tout cela ne sera plus qu’un mauvais souvenir.

Se disputer avec ses ami(e)s, c’est grave ?

Johanna Cincinatis, autrice du podcast Anatomie d’une dispute (Binge Audio) : “Non, au contraire ! Se disputer, c’est même le signe d’une relation saine. Les désaccords peuvent renforcer une amitié, à condition de savoir les gérer sans se déchirer. À l’inverse, si on laisse les non-dits et le ressentiment s’accumuler, cela peut mener à une rupture définitive.”

La boîte à outils pour bien gérer les disputes

  • S’excuser si on a blessé l’autre.
  • Éviter les disputes par écrit, où l’on interprète souvent mal le ton de l’autre.
  • Prendre le temps de réfléchir avant de réagir, pour éviter les reproches sous le coup de l’émotion.
  • Ne pas impliquer d’autres ami(e)s en leur demandant de choisir un camp.
  • Tester l’exercice de la “purge”. Avant d’exploser, imagine une conversation où tu vides ton sac mentalement. Une fois la colère retombée, il sera plus facile de parler calmement du vrai problème.

Fin d’une amitié : des adolescent(e)s témoignent dans Okapi

« Je pensais entrer au collège avec Élodie, ma meilleure amie d’enfance, unies par notre passion pour la musique. Mais elle a choisi la section sport-études pour faire du kayak. J’ai beaucoup pleuré, puis je me suis ouverte à d’autres amitiés. Avec le recul, c’était une bonne chose  : sans cela, je serais restée bloquée dans une relation fusionnelle. » Sidonie, 15 ans

« Quand j’ai quitté Montréal, j’étais triste de laisser mes amis. On était une bande de sept, toujours ensemble. Avec le temps, j’oublie un peu leurs noms, mais j’espère qu’eux se souviennent de moi. Je m’attendais à ce qu’on garde plus de liens, mais, à cause du décalage horaire, je n’ai pas pu rester en contact avec la plupart… Ça me chagrine. Si j’avais un super-pouvoir, je choisirais d’arrêter le temps, juste pour que nos liens restent intacts. » Raphaël, 12 ans

« Ma meilleure amie m’a envoyé un message pour dire qu’elle ne voulait plus être mon amie. Elle m’a avoué qu’elle craignait de venir au collège à cause de mon caractère impulsif et de mes colères. Elle n’en pouvait plus. Ça m’a fait très mal. J’ai l’impression de devoir couper les ponts avec tout le monde à cause de mon tempérament. » Anonyme (fille), 14 ans

« Lola et Léa étaient mes meilleures amies depuis la maternelle. Lorsque j’ai changé d’école en primaire, nous avons été séparées. Heureusement, nous nous sommes retrouvées au collège. J’étais tellement heureuse d’être dans leur classe… Mais elles avaient leurs propres délires, surtout autour de Blackpink. Il n’y a pas eu de conflit, mais on n’était plus sur la même longueur d’onde. Avec le temps, j’ai tourné la page. » Léa, 15 ans

« Amitiés : comment gérer la rupture », article extrait du magazine Okapi n° 1221, 1er mai  2025. Texte : Olivia Villamy. Illustrations : PrincessH.
Nos remerciements à la thérapeute Anne-Laure Buffet et à la journaliste Johanna Cincinatis.

Couverture du magazine Okapi n° 1221, 1er mai 2025.
Couverture du magazine Okapi n° 1221, 1er mai 2025.