Le réalisateur du Péril jeune et de L’Auberge espagnole filme à nouveau la jeunesse, mais cette fois à travers deux époques, la fin du XIXe siècle et la nôtre, 2025. Ce jeudi 22 mai, Cédric Klapisch présentera son nouveau film à Cannes, hors compétition – une première pour lui. La Venue de l’avenir sort au même moment en salles : voici quelques bonnes raisons de le découvrir avec vos ados.
Parler cinéma, c’est aussi parler de transmission. Et c’est toujours un plaisir, pour nous, parents ou éducateurs, de faire découvrir à nos enfants des films qui nous ont marqués lorsque nous étions (un peu) plus jeunes. Il sera donc savoureux de les initier au cinéma de Cédric Klapisch, qui a accompagné nos vies depuis 1995 avec des films comme Le Péril jeune, L’Auberge espagnole, et plus récemment En corps, où il s’intéressait au monde de la danse.

Dans La Venue de l’avenir, en salles ce 22 mai, ce sont la photographie et la peinture qui sont à l’honneur, et même, en filigrane, la naissance du cinéma. Mais le film livre aussi une histoire d’héritage, de quête, de racines, d’identité, de rencontre de soi et des autres. Il offre un face à face entre passé et présent, et un point de vue ironique sur notre époque et ses superficialités. Et, spoiler alert, ce ne sont pas « les jeunes » que Cédric Klapisch filme avec tant de talent, qui ont le plus de travers… Voici pourquoi il faut aller voir La Venue de l’avenir avec nos adolescents…
Pour assister à la naissance de l’impressionnisme
Et si vous aviez l’occasion de vous immiscer dans la chambre de Claude Monet au moment même où il voit le soleil se lever sur le port du Havre ? Eh bien, Klapisch nous offre ici une version de ce qu’a pu être la naissance de l’impressionnisme. Et c’est assez puissant. Tout comme l’idée de côtoyer, le temps d’une scène mystique, les grandes figures du Paris du XIXe siècle : Victor Hugo, Pissarro, Monet bien sûr, Eugène Boudin ou encore Berthe Morisot… Une plongée dans ce qui fait notre culture, et une bonne entrée en matière pour nos ados.

Pour le Paris de l’époque
Lorsqu’Adèle (Suzanne Lindon) est invitée à passer « à travers champ » pour se rendre de Montmartre à Barbès, on ne peut que sourire et s’émouvoir de cette idée bucolique. C’est ce Paris d’époque, où l’on trayait les vaches avant d’aller boire une chope à la taverne, que l’on se plaît à regarder. Et c’est notre histoire qui renaît devant nos yeux. Même « impression » lorsqu’Adèle débarque de sa campagne normande et découvre pour la première fois cette Dame de fer dont elle avait forcément déjà entendu parler… Grandiose.

Pour Pomme et son titre recréé pour la bande originale
Sans doute encore un tube pour Pomme. Vous ne pourrez vous empêcher de le fredonner en sortant de la salle. La chanteuse l’avait composé pendant le confinement et elle en a modifié les paroles à la demande de Cédric Klapisch pour le film dans lequel elle tient un petit rôle. Et sa fraîcheur convainc autant le public que le personnage qu’elle séduit dans le film…
Pour retrouver la “famille” Klapisch
Cédric Klapisch, c’est une collection de films choraux, qui rassemblent des acteurs brillants, toujours au rendez-vous. Zinedine Soualem se voit ici rendre un hommage émouvant – que nous n’allons pas vous révéler – pour ses trente ans de collaboration avec le réalisateur. Quant à Cécile de France, que l’on avait adorée dans la trilogie initiée par L’Auberge espagnole, elle campe ici un personnage de conservatrice de musée bon chic bon genre, avec sa part de comique irrésistible.

Pour des acteurs qui crèvent l’écran
Abraham Wapler, le nouveau talent à suivre
Abraham Wapler, c’est la révélation de La Venue de l’avenir. Il est le fils de la regrettée Valérie Benguigui, mais l’a longtemps caché, attendant le vrai rôle qui le ferait exister en son nom. Il foulera le 22 mai le tapis rouge du Palais des Festivals pour la première fois, après avoir « énormément galéré », comme il l’a confié à Paris Match. Il raconte même s’être souvent fait refouler des soirées… L’expérience 2025 n’en sera que plus savoureuse.
Dans La Venue de l’avenir, il joue un héros contemporain, travaillant dans la « com’ » et entouré d’influenceuses… Sans avoir vraiment trouvé sa voie. Ce n’est que lorsqu’il est appelé à recevoir un mystérieux héritage, que le fait de « regarder en arrière » va soudain nourrir son avenir.

Des “népo babies” ultra-légitimes
Ils se sont désormais fait un prénom mais ne sont autres que deux enfants de grandes stars de cinéma. Suzanne Lindon est la fille de Vincent Lindon et Sandrine Kiberlain, et depuis ses débuts, elle imprime sa marque dans les films qu’elle réalise – comme Seize printemps, sélectionné à Cannes en 2021 – et qu’elle incarne. Chez Klapisch, elle est une figure féminine délicate dans un XIXe siècle en ébullition. À la recherche de ses racines, elle s’embarque dans un voyage initiatique très inspirant pour les jeunes générations.
Paul Kircher, fils des comédiens Irène Jacob et Jérôme Kicher, a déjà remporté des prix prestigieux, dont le prix Marcello Mastroianni à Venise pour Leurs enfants après eux. À Cannes, il s’était déjà illustré dans le film de Thomas Cailley, Le Règne animal, pour lequel il a même été nommé dans la catégorie meilleur espoir aux César. Chez Klapisch, il est un peintre en devenir, pudique et discret, qui révèle à l’héroïne sa sensualité. Une histoire de filiation portée par des « héritiers », un état de fait que constate le réalisateur : « Mais bon, juste avant de boucler le castinget en ayant réalisé ça, je me suis demandé : est ce que c’est une raison pour ne pas les prendre ? Et puis je me suis dit que non… Moi, je m’en fous ! C’est vraiment le jeu qui m’intéresse et donc je les ai choisis pour leur qualité de jeu ! »
Pour compléter ce duo de jeunes premiers, Vassili Schneider, pas « fils de » mais « frère de », s’offre un nouveau rôle d’envergure après son expérience plus que convaincante dans Le Comte de Monte-Cristo. Des jeunes gens bien dans leur époque, qui crèvent l’écran dans les costumes d’une autre.
Camille Choteau, Responsable édito web et réseaux sociaux