C’est peut-être pour vous l’été qui précède l’entrée en Maternelle, avec sa consigne sous forme de menace : « Votre enfant doit être propre ! » Le supplément parents de Popi, le magazine Bayard Jeunesse des 1-3 ans, vous donne des conseils pratiques pour dire adieu aux couches, sans passer vos vacances à courir après votre tout-petit, pot à la main…
La maîtrise des sphincters : étape indispensable dans l’acquisition de la propreté
Les sphincters, ces muscles circulaires qui permettent de retenir ou de libérer les excréments, fonctionnent de manière réflexe chez le nourrisson, qui urine en moyenne douze fois par jour. Peu à peu, il apprend à les maîtriser pour décider quand et où il veut faire ses besoins. Un repère : s’il arrive à gravir des marches debout (sans les mains), il est généralement capable de maîtriser ses sphincters. Vers 2 ans seulement.

Est-ce le bon moment pour enlever les couches ?
La maîtrise des sphincters ne suffit pas. Il faut aussi que votre enfant soit prêt dans sa tête. Certains signes ne trompent pas : sa couche reste sèche plusieurs heures, il signale quand il faut la changer, il s’intéresse aux toilettes et en parle dans ses jeux avec ses peluches, il réclame une culotte « comme les grands »… Anticipez l’achat de quelques culottes pour pouvoir les dégainer à la première manifestation d’intérêt, mais attention : trop d’empressement et de pression peuvent ralentir le processus.

Quel pot choisir pour l’apprentissage de la propreté ?
Privilégiez un modèle simple et stable : les vide-greniers en regorgent. Bannissez ceux qui font « pouet » ou se transforment en camion. Le pot n’est pas un jouet, et entretenir la confusion est contreproductif. Sa place est dans les toilettes : personne ne fait ses besoins au milieu du salon ! Le réducteur de lunette de toilettes donne l’impression de faire « comme Papa et Maman », mais grimper là-haut n’est pas aisé. Quand on est pressé, c’est risqué. Autant privilégier l’autonomie au début.

Pipis dans la culotte : dédramatisez les petits accidents
Quand il faisait ses premiers pas, vous ne reprochiez pas à votre petit de tomber… Alors pour les pipis dans la culotte, ne pensez pas aux lessives qui s’amoncellent : un sourire et ça repart ! Pour souligner à quel point il est déjà grand, montrez-lui comment utiliser un gant de toilette pour se nettoyer, et où déposer ses vêtements sales. Dédramatisez les loupés et n’oubliez pas d’encourager les succès.

Faire pipi, faire caca, c’est normal d’en parler
Quelque chose s’échappe de mon corps… Aïe, ça peut être inquiétant ! Expliquez à votre petit, avec des mots simples, ce qui se passe. Même si notre réflexe d’adulte est d’évacuer tout ça au plus vite, laissez-le observer et décrire ses excréments, les montrer aux uns et aux autres. C’est important pour lui !

Prévoir, anticiper… pas si simple pour un tout-petit !
Souvenir d’enfance : plongée dans ses jeux, ma petite sœur se retenait le plus longtemps possible. Quand elle se décidait enfin à aller aux toilettes, elle se tortillait tellement qu’elle ne pouvait pas marcher. Et, bien sûr, elle faisait pipi juste devant la porte des WC… Anticiper, coordonner ses gestes, quelles compétences cognitives complexes ! Facilitons la tâche de nos tout-petits en évitant les vêtements compliqués et profitons de l’été : c’est tellement plus simple quand on n’a rien à enlever !

Pas toujours facile de rester zen
Certains enfants sont rassurés en portant une couche, même si elle reste sèche. D’autres regardent le pot en faisant pipi dans la couche… signe qu’ils ont bien compris à quoi il sert. Rappelons que des régressions peuvent arriver, surtout en cas de changement (entrée à l’école, naissance d’un petit frère…). Pas facile, parfois, de rester zen quand on change les draps au milieu de la nuit, mais promis, un jour, vous aussi, vous traverserez le supermarché un petit sourire aux lèvres !

Et pour les pipis au lit la nuit ?
La nuit, en sommeil profond, il arrive que les sphincters se relâchent. Les pipis au lit sont fréquents au début, et c’est normal. Rien n’empêche de garder une couche la nuit… jusqu’à ce que votre enfant décide de la retirer.

L’école peut-elle refuser mon enfant s’il n’est pas propre ?
Pas de panique ! L’obligation d’instruction (à l’école ou à la maison) est désormais obligatoire à 3 ans. L’accueil de votre enfant ne peut donc être conditionné à sa continence. Et l’effet d’entraînement fera le reste.

“Adieu les couches !”, Popi n° 467. Texte : Anne Bideault, journaliste et maman de trois grandes filles, qui a enquêté – avec sérieux – sur cet épineux sujet du pipi-caca ! – Illustrations : Vincent Pianina.
