Passer de l’enfance à l’âge adulte fait peur à beaucoup d’ados. Et quand la timidité et la mauvaise estime de soi s’en mêlent, franchir ce cap semble encore plus compliqué ! Pour aider ses lecteurs à prendre confiance en eux, le magazine Okapi leur propose un test et de nombreux conseils pratiques.
L’adolescence : l’âge du doute
Qu’est-ce qui définit l’entrée en adolescence ? La puberté, bien sûr, avec toutes les transformations physiologiques qui l’accompagnent et perturbent tant nos ados. Mais aussi – surtout, ose-t-on l’affirmer –, l’adolescence signe la sortie de l’enfance et l’entrée dans l’âge adulte. Et là, c’est bien dans la tête que ça se passe. Fini, les certitudes absolues de la parole parentale. Écornée, la présence rassurante du doudou. Place au doute.
Le moment est difficile. Il fait peur. Quand on doit trouver en soi la réponse aux questions vertigineuses de la vie qui s’immiscent brusquement dans les pensées, il est important d’avoir un peu confiance en soi pour ne pas se laisser déborder. Et parce que tous les ados traversent avec plus ou moins de facilité ces instants compliqués, Okapi a décidé de les aider à passer le cap en douceur.
Les lecteurs (10-15 ans) découvrent une mine de conseils pratiques qui les aideront à prendre de la distance avec leurs émotions. En suivant ces conseils, ils comprendront que, non, ils ne sont pas nuls et que, oui, eux aussi peuvent y arriver. Apprivoiser sa timidité, sortir de la spirale de l’échec, penser au présent, oser demander de l’aide, autant de moyens simples à mettre en œuvre, pas à pas, et qui changent la vie. Une petite citation pour terminer ? Elle est de l’immense Nelson Mandela : “Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends.”
François Blaise
- Okapi a concocté pour votre ado un test d’auto-évaluation avec des situations de la vie quotidienne. À réaliser avant de passer aux conseils pratiques pour muscler sa confiance en soi.

Quels que soient les résultats, votre enfant pourra puiser dans les conseils d’Okapi pour, petit à petit, prendre davantage confiance en lui.
Entraîner son cerveau pour booster sa confiance en soi
Repère les signaux d’alerte
C’est à chaque fois le même schéma… Quand le moment vient de monter sur l’estrade pour faire un exposé ou que tu parles à la fille ou au garçon qui t’attire, ton cœur s’emballe, tes jambes flageolent, ta gorge se noue. Un cocktail explosif qui te fait perdre tous tes moyens ! Commence par prendre conscience de ces sensations physiques. Elle t’alertent sur le danger majeur qui te guette : la perte de confiance en toi. À partir de là, tu vas pouvoir agir.
Fouille dans ta mémoire
Quand tu sens vaciller ta confiance en toi, prends le temps de réfléchir. Est-ce que tu as déjà ressenti la même chose plus jeune, lorsque tu es parti(e) en colo pour la première fois, par exemple ? Cela t’a peut-être fragilisé(e) ? Mais souviens-toi aussi que tu as surmonté cette épreuve. Rappelle-toi de toutes les fois où tu es sorti(e) gagnant(e) d’une situation stressante pour te convaincre que tu peux y arriver de nouveau.
Classe tes soucis dans deux cartons
C’est normal que, sur le coup, tu trouves “grave” d’avoir eu une mauvaise note en français ou de t’être disputé(e) avec tes parents. Mais essaye de classer tes soucis dans deux “cartons” différents : un pour les problèmes durables, un pour les problèmes momentanés. Cela te permettra de relativiser les seconds, qui ne devraient pas t’affecter longtemps.
Estime de soi : trouver le bon tempo et les mots justes
Pense au présent
Ton ennemi juré, c’est l’anticipation de l’échec. En clair : si tu penses à l’avance que tu vas rater une compétition sportive ou un examen, il y a de fortes chances pour que tu te sentes moins confiant(e). Et, donc, moins efficace, ce qui risque en effet de te faire rater. Essaye de reformuler les choses en restant au présent. Tu passes ta ceinture bleue de judo ? Ne te dis pas : “Mon adversaire va me déséquilibrer tout de suite.” Mais plutôt : “Je me suis bien préparé(e). Le jour venu, je ferai de mon mieux.”
Arrête de te rabaisser
En même temps que ton corps te lâche, ton cerveau se met en route. Et une méchante petite voix (la tienne) te souffle des horreurs : “Je vais encore paniquer”, “Je suis trop moche pour lui plaire”, “Quel(le) idiot(e) je suis”, etc. Si tu n’arrêtes pas de te juger aussi durement, tu auras encore moins confiance en toi. Alors, sois un peu plus sympa avec toi-même ! Et convaincs-toi que tu ne vaux pas moins que les autres !
Change de registre
As-tu remarqué à quel point tu exagères quand tu évoques certaines difficultés à affronter ? Je t’entends d’ici dire que tes parents vont “te tuer” quand ils apprendront que tu es collé(e). Ou que le prochain contrôle, “c’est mort, tu n’y arriveras jamais”. C’est important de changer les mots que tu emploies car le langage construit nos croyances. Dis plutôt “Je vais passer un mauvais quart d’heure” ou “Je vais devoir me concentrer pour y arriver”. C’est tout de suite plus réaliste et moins effrayant, non ?
Tiens un carnet de citations inspirantes
Quand on perd confiance, rien de tel que les réflexions de personnes plus expérimentées pour se redonner du courage ! Choisis un petit carnet et, au fil de tes lectures, note tes préférées. En voilà déjà deux. La première est de Nelson Mandela, l’ancien président de l’Afrique du Sud : “Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends.” La seconde est de l’écrivain américain Mark Twain : “Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait.” Stylé, non ? À toi maintenant !
Une confiance en soi chevillée au corps
Apprends à respirer
Si la panique te prend, comment faire tomber les tensions de ton corps ? Inspire profondément en gonflant le ventre, imagine-toi en train de respirer calmement et laisse pénétrer des images de moments heureux dans ton esprit. Plus on s’entraîne, plus c’est efficace ! Et puis tu peux le faire assis(e), allongé(e) ou même vautré(e) sur ton lit !
Répète tes “scènes” à l’avance
Tu as un exposé à faire devant toute la classe et tu es mort(e) de trac ? Écoute-toi parler devant un miroir et joue à l’élève qui maîtrise très bien son sujet. Il faut que tu t’amuses un peu en le faisant pour que ce soit efficace ! Et puis essaye d’imaginer les questions que tes camarades pourraient te poser, histoire de préparer les réponses que tu apporteras. Si tu veux gagner en assurance, des cours de chant ou d’improvisation peuvent aussi t’aider.
Lance-toi des défis
Pour acquérir un peu d’aplomb, prépare-toi, par exemple, à dire non au coiffeur ou à la coiffeuse qui te propose toujours une coupe que tu n’aimes pas. Vas-y progressivement, mais ne choisis pas des challenges trop faciles. Sinon, ça ne suffira pas à regonfler ta confiance en toi. En revanche, n’accepte jamais les ultimatums un peu malsains de tes potes. S’ils te lancent : ”T’es pas cap de lui faire un croche-pattes” ? Non, tu n’es pas cap de faire du mal sans raison et c’est tant mieux !
Lâche (un peu) les réseaux sociaux
Suivre Kim Kardashian ou Julien Doré sur Instagram, pourquoi pas ? Mais il vaut mieux y renoncer (ou au moins désactiver les notifications) si tu te sens déprimé(e) après avoir consulté leurs comptes. Les réseaux sociaux ne doivent pas te pousser à comparer ta vie à celles des personnalités. Ni à celles d’ados de ton âge, d’ailleurs ! Le plus important est que tu découvres ce que tu souhaites pour toi et comment l’obtenir avec tes aptitudes.
Appeler les autres à la rescousse !
Ose demander de l’aide
Ce n’est pas parce que tu as 12 ou 14 ans que tu n’as plus besoin d’être épaulé(e). Avoir confiance, ça prend du temps ! Tu pourrais demander à tes parents comment ils faisaient, au même âge, pour surpasser leur timidité ou leur trac. Ou choisis une personne de confiance dans ton entourage (une tante, un grand-parent) à qui tu pourras confier tes craintes et qui te rassurera sur ta valeur et tes capacités.
Joue au miroir bienveillant avec tes ami.es
Avec deux ou trois ami(e)s, organisez de temps à autre le jeu du miroir bienveillant. Face à face, chacun doit exprimer la qualité qu’il/elle apprécie particulièrement chez celui/celle qui est en face ou ce pour quoi il/elle l’admire. Exemples : “Tu es fidèle en amitié”, “Tu as toujours gardé mes secrets”, “On peut te faire confiance”, etc. Tu verras, ça fait un bien fou !
Cherche du réconfort
Tu empruntes le chemin qui fera de toi un(e) jeune adulte. Il y a de quoi être fier(e) ! Mais parfois, tu te demandes si tu es capable d’y arriver. Redevenir un enfant, s’en remettre à tes parents pour tout, c’est tentant ! Dans ces moments-là, rien ne t’empêche de trouver du réconfort dans des plaisirs de “petits” : t’entourer de doudous, revoir les dessins animés qui t’émerveillaient, etc. Il n’y a pas de honte à ça et rien ne t’oblige à le crier sur les toits !
Planète ado : “As-tu confiance en toi ?”, extrait du magazine Okapi, n°1060, 15 janvier 2018. Texte : Christine Lamiable. Photos ados : Patrice Eglin. Photos : Adobe Stock.



VIVRE ENSEMBLE, des ressources extraites des magazines Bayard Jeunesse
