Illustration : Jérôme Sié.
© Illustration : Jérôme Sié.

Israël-Palestine : 10 dates clés pour comprendre cette histoire déchirée

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Une trêve se dessine enfin, mercredi 22 novembre 2023, dans la bande de Gaza, plus de 45 jours après les premières frappes de l’armée israélienne sur ce territoire palestinien, survenues aussitôt après l’attaque terroriste du Hamas sur plusieurs localités d’Israël, le 7 octobre dernier. Pour autant, ce conflit entre Israéliens et Palestiniens qui dure depuis 75 ans, est loin d’être terminé.

Mais comment ce conflit a-t-il commencé ? Pour aider à le comprendre, Okapi vous proposait, dans son édition du 15 novembre (n° 1188), une chronologie en dix dates clés de cette déchirante histoire. Elle débute juste après la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle environ six millions d’hommes, de femmes et d’enfants juifs d’Europe ont été exterminés par les nazis, rendant nécessaire l’existence d’un pays pour celles et ceux qui ont survécu.

  • Après 1945, l’idée d’accorder au peuple juif son propre pays en Palestine, un territoire géré alors par la Grande-Bretagne, est souhaitée par de nombreux pays, à l’exception du monde arabe. En 1947, l’ONU procède au partage de la Palestine, où un tiers de la population est juive, entre un État juif et un État arabe.
  • Le 14 mai 1948, l’État d’Israël est proclamé. Les nations arabes lui déclarent aussitôt la guerre. L’armée israélienne prend le dessus, ce qui oblige environ 900 000 Palestiniens à fuir vers Gaza, la Cisjordanie ou les pays voisins. Les Palestiniens appellent cet épisode la « Nakba » (« catastrophe »). Elle ouvre la lutte pour le retour à la terre. D’autres guerres « israélo-arabes » suivront.
  •  En 1967, Israël remporte un conflit éclair. Cette guerre des Six Jours lui permet de conquérir plusieurs territoires dont la bande de Gaza et la Cisjordanie. L’ONU condamne ces acquisitions.
  • En 1973, l’Égypte et la Syrie attaquent Israël le jour de la fête juive de Kippour. Israël réagit, mais cette guerre du Kippour redistribue les cartes… En 1978, les accords de Camp David actent la paix entre Israël et l’Égypte, cassant l’unité des pays arabes.
  • Depuis 50 ans, les conflits se concentrent sur des affrontements entre Israël et les Palestiniens, dont la résistance s’implante au Liban. Israël envahit le sud de ce pays en 1978 puis en 1982. De nombreux Palestiniens y sont tués dans des camps de réfugiés.
  • En 1987, une révolte éclate à Gaza puis en Cisjordanie. C’est l’Intifada (le « soulèvement »). Une partie du mouvement palestinien crée sa branche armée islamiste, le Hamas.
  • En novembre 1988, l’autre partie, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), proclame un État palestinien. L’ONU en prend acte.
  • En 1993, les accords d’Oslo laissent entrevoir la paix. L’OLP et son leader Yasser Arafat reconnaissent l’existence d’Israël. Inversement, Israël reconnaît l’autonomie de la bande de Gaza et d’une partie de la Cisjordanie. Arafat et les premiers ministres israéliens Yitzhak Rabin et Shimon Pérès reçoivent le prix Nobel de la paix en 1994. Mais le Hamas rejette ces accords, comme les colons juifs.
  • En 1995, un opposant juif assassine le premier ministre israélien Yitzhak Rabin, détruisant les efforts de paix. La tension remonte.
  • En 2000, un nouveau soulèvement éclate après la visite sur l’esplanade des Mosquées (le mont du Temple, pour les juifs) d’un responsable israélien, Ariel Sharon, qui deviendra premier ministre et fera construire un mur de séparation de 700 km en Cisjordanie pour des raisons sécuritaires. Attentats et affrontements se succèdent. La paix s’éloigne.

Jean-Yves Dana, rédacteur en chef du magazine Okapi

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